Les rêves

À Arthur Bautier.

J’ai rêvé la douceur des joyeuses caresses
Près de la femme aimée, au grand cœur, aux beaux yeux ;
Les femmes, secouant les trésors de leurs tresses,
À mon noir abandon m’ont livré soucieux.

J’ai désiré la gloire. Ô haines vengeresses !
La gloire, dont j’aimais le spectre radieux,
A détourné de moi son bruit et ses ivresses
Et ne m’a rien fait voir que dédains oublieux.

J’ai voulu la richesse éclatante. La folle
Avait depuis longtemps choisi d’autres élus,
Et ne m’a pas donné seulement une obole :

Eh bien, éteignez-vous, ô désirs superflus !
Mais toi, qui seul a pu survivre à la tempête,
Dans mon cœur douloureux, Orgueil, lève la tête !

Voter pour ce poème!

Anna de Noailles Apprenti Poète

Par Anna de Noailles

La comtesse Anna-Élisabeth de Noailles, née Bibesco Bassaraba de Brancovan, est une poétesse et une romancière française, d'origine roumaine, née à Paris le 15 novembre 1876 et morte à Paris le 30 avril 1933.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Dans le monde de la poésie, chaque mot compte. Votre voix a sa place ici.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Tard dans la vie

L’offrande à la nature