Distrait et grave comme un fou

Distrait et grave comme un fou,
Ayant mes rêves pour cortèges,
Je vais un peu je ne sais où
Par les pays où sont les neiges.

Je vais, et je ne saurais pas
Te dire, parfois, où nous sommes.
Mais qu’importe à qui laisse en bas
L’amas des villes et des hommes !

Que dois-je trouver en chemin
Sur cette route bienfaisante ?
Les chers yeux que j’aime, ou ta main
Plus fidèle et toujours présente ?

— Lorsque j’aurai, tout à travers
L’importunité de mes songes,
Fait du chemin et fait des vers
Gais ou tristes, mais sans mensonges.

Sachant que ton goût jeune a foi
Dans notre art, l’antique folie,
Et que tu notes comme moi,
Ton cœur avec mélancolie ;

Je n’irai pas chercher bien loin
Le lecteur ami qui comprenne
Ces poèmes, dont j’ai pris soin
D’accorder l’âme sur la tienne.

Je veux inscrire ici ton nom
Et, t’offrant la primeur hâtive
De mes vers, précieux ou non,
Te dire de façon naïve :

Rêveur pour qui l’herbe n’a pas
De fleurettes indifférentes,
A toi ce que j’ai, pas à pas,
Cueilli de strophes odorantes !

Voter pour ce poème!

Albert Mérat Apprenti Poète

Par Albert Mérat

Albert Mérat, né le 23 mars 1840 à Troyes et mort le 16 janvier 1909 en son domicile dans le 14 arrondissement de Paris, est un poète français.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Chaque commentaire est une boussole dans notre univers poétique. Orientez-nous.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Billet à Whistler

Frontispice