La mort d’un enfant

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par Antoine Fontaney
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Un enfant expirait dans les bras de sa mère :
Cet appel de la mort, un ange l’entendit,
Et, pour aller cueillir cette fleur éphémère,
Du ciel il descendit.

L’immortel habitant des sphères éternelles,
Après avoir plané dans les airs un moment,
Sur le fatal berceau, qu’il couvrit de ses ailes,
S’arrêta tristement.

Une femme était là, murmurant des prières,
A genoux, l’œil hagard et de pleurs obscurci ;
De l’envoyé divin les célestes paupières
Se mouillèrent aussi.

Mais il doit accomplir son douloureux message ;
L’inexorable arrêt des destins est porté.
Pourquoi pleurer d’ailleurs ? Ce n’est là qu’un passage
A l’immortalité.

Déjà cette jeune âme au ciel est attendue ;
Ils ont l’immensité des airs à parcourir.
« Voici l’heure, dit l’ange à la mère éperdue,
Ton enfant va mourir.

Mourir ! Ah ! Qu’ai-je dit ? Il va renaître et vivre !
Vois ce rayon d’en haut qui sur son front a lui :
Des terrestres douleurs l’Éternel le délivre,
Et le rappelle à lui.

Avec les Séraphins, dans les saintes phalanges,
Du trône du Seigneur il sera le soutien :
Il manquait un enfant parmi ses jeunes anges ;
Il a choisi le tien.

Pour lui du paradis ne crains pas le voyage ;
Nous allons y voler au souffle du zéphyr,
Et je le bercerai dans l’air, sur un nuage,
S’il ne peut s’endormir.

De la nuit à ses yeux j’écarterai le voile,
Et je le conduirai par l’orient vermeil ;
Nous nous arrêterons demain sur une étoile
Et ce soir au soleil.

Puis franchissant d’un vol les espaces du vide,
Et laissant sous nos pieds mille mondes divers,
Nous entrerons enfin au séjour où réside
Le roi des univers.

Bientôt nous t’attendrons dans ce divin asile,
Et pour l’éternité tu l’y retrouveras »
L’ange alors s’inclina sur l’enfant immobile,
Et le prit dans ses bras.

Le nouveau Chérubin entrouvrit la paupière ;
Mais la terre déjà s’enfuyait à ses yeux,
Et son guide avec lui sous des flots de lumière
Disparut dans les cieux.

A ce terrible instant, dans ta douleur profonde,
Toi, pauvre mère, toi, le vis-tu s’envoler ?
L’éclat qui l’entourait à son départ du monde
Te dut-il consoler ?

Hélas ! Il te laissait parmi nous solitaire !
Que t’importait pour lui ce destin triomphant,
Et qu’il fût dans le ciel un ange ? Sur la terre
Il était ton enfant !

Antoine Fontaney

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