Kosovo Xxe Siècle

Le camion accélère

Par grand désir d’écraser cet enfant.

Je ne crois pas que j’écris

Mon encre ne peut pas s’appuyer sur ces corps, ils ont moins de place qu’un seul de mes mots ici.
La folie ne peut pas rentrer dans les livres.

On les bouscule, ils se bousculent
Ainsi s’élargit la tombe déjà ouverte –

L’homme lève les bras en même temps qu’en pleurant.
Et vous, si on vous comptait, si après on vous mettait dans une colonne ?

Avec des larmes pour ne rien changer à la boue.

Les femmes jeunes glissent

Le sexe enfoncé se tord dans la tête.
Si elles reviennent, ont perdu les mots comme on perd ses dents.

On a beau déguiser la petite en grand-mère
Us l’attraperont en fille par la jupe

Puis, l’exaspération, jusqu’à trouer, devant l’indéchiffrable clarté d’un flanc, seulement enracinée dans sa douceur.
Tout à l’heure.

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Par Ariane Dreyfus

Elle est aujourd’hui retraitée, après avoir exercé les fonctions d’enseignante agrégée de lettres modernes en Seine-Saint-Denis.

Par ailleurs, elle a publié des poèmes narratifs (souvent polyphoniques et en lien avec l’éros) dans de nombreuses revues littéraires (Aires, Recueil, Le Nouveau Recueil, L'Atelier contemporain, Po&sie, Théodore Balmoral, Europe, Verso, Decision (Allemagne), Thauma, Bacchanales et Neige d’août).

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