Croquis de cloître (IV)

Sonnet.

Le choeur, alors qu’il est sombre et dévotieux,
Et qu’un recueillement sur les choses s’embrume,
Conserve encor dans l’air que l’encens bleu parfume
Comme un frisson épars des hymnes spacieux.

La gravité des longs versets sentencieux
Reste debout comme un marteau sur une enclume,
Et l’antienne du jour, plus blanche que l’écume,
Remue encor son aile au mur silencieux.

On les entend frémir et vibrer en son âme ;
C’est à leur frôlement que vacille la flamme
Devant le tabernacle, – et que les saints sculptés

Gardent, près des piliers, leurs poses extatiques,
Comme s’ils entendaient toujours les grands cantiques
Autour de leur prière en sourdine chantés.

Voter pour ce poème!

Émile Verhaeren Apprenti Poète

Par Émile Verhaeren

Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d'Anvers, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d'expression française.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Les poèmes sont des voyages. Embarquez avec nous, comme Jules Verne, et écrivez votre aventure.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

L’un vainqueur ou l’autre battu

L’action