Bâte un âne…

À Paul Fort.
Bâte un âne qui porte une outre d’eau de roche

à son flanc, car dans le pays des améthystes

qu’il te faut longuement traverser l’eau n’existe

pas, ni le pain que tu clôras en ta sacoche.
Or c’est à Bassora, dans la boutique, à gauche

de chez Aboul Hassan Ebn Taher le droguiste.

Devant le souk un dromadaire laisse triste-

ment pendre de sa lèvre une espèce de poche.
C’est là que Tristan Klingsor, l’enchanteur, compose

de doux lieds auprès d’un bassin. Et les roses

l’approuvent en penchant la tête, et son rebec
se plaint comme un vent doux et précieux avec

l’inflexion d’une jeune fille qui pose

sa main dessus son cœur pour un salamalec.

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