Je ne découvre ici les mystères sacrés

Sonnet LXXVII.

Je ne découvre ici les mystères sacrés
Des saints prêtres romains, je ne veux rien écrire
Que la vierge honteuse ait vergogne de lire,
Je veux toucher sans plus aux vices moins secrets.

Mais tu diras que mal je nomme ces Regrets,
Vu que le plus souvent j’use de mots pour rire
Et je dis que la mer ne bruit toujours son ire,
Et que toujours Phoebus ne sagette les Grecs.

Si tu rencontres donc ici quelque risée,
Ne baptise pourtant de plainte déguisée
Les vers que je soupire au bord ausonien.

La plainte que je fais, Dilliers, est véritable :
Si je ris, c’est ainsi qu’on se rit à la table,
Car je ris, comme on dit, d’un ris sardonien.

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Joachim du Bellay Apprenti Poète

Par Joachim du Bellay

Joachim du Bellay ou Joachim Du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou et mort le 1ᵉʳ janvier 1560 à Paris.

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Je n’écris point d’amour, n’étant point amoureux

Je ne te conterai de Bologne et Venise