Ô que tu es heureux, si tu connais ton heur

Ô que tu es heureux, si tu connais ton heur,
D’être échappé des mains de cette gent cruelle,
Qui sous un faux semblant d’amitié mutuelle
Nous dérobe le bien, et la vie, et l’honneur !

Où tu es, mon Dagaut, la secrète rancoeur,
Le soin qui comme une hydre en nous se renouvelle,
L’avarice, l’envie, et la haine immortelle
Du chétif courtisan n’empoisonnent le coeur.

La molle oisiveté n’y engendre le vice,
Le serviteur n’y perd son temps et son service,
Et n’y méditon point de cil qui est absent :

La justice y a lieu, la foi n’en est bannie,
Là ne saiton que c’est de prendre à compagnie,
A change, à cense, à stock, et à trente pour cent.

Les Regrets

Ajouter aux favoris 0

Voter pour ce poème!

Joachim du Bellay Apprenti Poète

Par Joachim du Bellay

Joachim du Bellay ou Joachim Du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou et mort le 1ᵉʳ janvier 1560 à Paris.

Dans l'univers des poèmes, chaque commentaire est une pépite de Proust. Partagez votre trésor.

Laisser un commentaire

Avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Épigramme de la fontaine de Narcisse

Les Dieux avaient marqué pour moi ces jours