En Exil

Elle est triste elle fait valoir
Le doute qu’elle a de sa réalité dans les yeux d’un autre.
Plante majeure dans le bain

Végétal travaillé brune ou blonde

A l’extrême fleur de la tête

Sa nudité continuelle
Ses seins de faveurs refusées

Un rire aux cheveux de cytise

Parmi les arbres

L’orage qui défend les siens

Brise les tiges de lumière
C’est elle c’est l’orage aussi
Qui distribue des armes maladroites
Aux herbes aux insectes
Aux dernières chaleurs
Les fumées de l’automne
Les cendres de l’hiver
La perle noire n’est plus rare
Le désir et l’ennui fraternisent
Manège des manies
Tout est oublié
Rien n’est sacrifié
L’odeur des décombres persiste.
Les yeux fermés c’est elle tout entière.

Paul Eluard
Exil

La poésie se renouvelle avec chaque commentaire. Soyez le souffle de la renaissance.

Laisser un commentaire