Son Avidite N’a D’égal que Moi

Donneuse monde en mouvement

Cernée de plaisir comme un feu

Dans l’ombre tu te diriges mieux qu’une ombre

Tête accordée
Mon cœur bat dans tout ton corps

Dans tes retraites préférées

Sur l’herbe blanche de la nuit

Sous les arbres noyés
Nous passons notre vie

A renverser les heures

Nous inventons le temps
Et d’un seul coup comme toujours
Des verdures et des oiseaux
Où sommes-nous
Soufflent sur tes regards
Se posent sur tes paupières
Garde-toi de bouger
Les guirlandes de tes membres
Sont pour des fêtes moins subtiles
Pas un geste apparent

On nous croit immobiles

Tant nous sommes secrets
Donne ton juste poids à l’aube
A l’horizon le nerf de la balance
Le cratère d’une couronne d’air pur
Sur ta chevelure folle
Mille bouffées d’écume entre les lèvres du soleil
Ou l’aile battante de ton sang
Donne ta force ta chaleur

L’été massif brutal amer

De tes paumes et de ta bouche

Donne ta fatigue limpide
Donne ta douceur ta confiance
Dans l’étendue de tes yeux
Il y a tantôt un château charmant
Ouvert comme un papillon à tous les vents
Tantôt une masure terrible
Une dernière caresse
Destinée à nous séparer
Tantôt le vin tantôt une rivière
Close comme un essaim d’abeilles
Viens là docile viens oublier

Pour que tout recommence.

Paul Eluard

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Paul Eluard Apprenti Poète

Par Paul Eluard

Paul Éluard, nom de plume d'Eugène Grindel, né à Saint-Denis le 14 décembre 1895 et mort à Charenton-le-Pont le 18 novembre 1952, est un poète français. En 1916, il choisit le nom de Paul Éluard, patronyme emprunté à sa grand-mère maternelle, Félicie.

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