A Madame Radigue

Pour la remercier d’un pot de coins.

Rondeau redoublé.

Vostre laquais verd, jaune ou gris,
Ô Dame toute liberale,
M’a presenté vostre regalle ;
C’est pourquoy ce Rondeau j’escris.

Un matin, ma servante à cale,
Aussitost que les yeux j’ouvris,
Fit entrer dans ma chambre sale
Vostre laquais verd, jaune ou gris.

Vos beaux coins confits il m’estale
En faisant un petit soûris.
Où Diable les avez vous pris,
Ô Dame toute liberale ?

Ce ne sont pas fruits de la halle,
Et leur beauté m’a bien surpris
Quand ce laquais, des mieux apris,
M’a presenté vostre regalle.

Ô ! que n’ayje un bijoux de prix
Pour vous envoyer chose égale !
Mais j’ay beau chercher dans ma male ;
C’est pourquoy ce Rondeau j’escris.

Je vous ayme d’amour loyale ;
Homme de son corps entrepris
Peut, de vostre merite espris,
Se dire tout haut, sans scandale,
Vostre.

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Paul Scarron Apprenti Poète

Par Paul Scarron

Le Poète Paul Scarron, écuyer et seigneur de Fougerest, Beauvais et La Rivière né le 4 juillet 1610 à Paris et décédé le 6 octobre 1660 à Paris, est un écrivain français contemporain du règne de Louis XIII et du début de celui de Louis XIV. Son ouvrage le plus connu est Le Roman comique.

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