Adieu

Adieu ce grand pont ces horizontales ses arches ses murs et ses escaliers ses fers peints en rouge et ses balustrades adieu ce grand pont qui baigne ses pieds

adieu la maison et ses verticales sa toiture mauve et ses volets gris sa radio béante et dominicale adieu la maison d’où je suis parti

adieu cette ville et sa vie oblique ses pavés bien nus son asphalte noir ses squelettes gras ses os méphitiques adieu cette ville où meurt ma mémoire

Voter pour ce poème!

Raymond Queneau Apprenti Poète

Par Raymond Queneau

Raymond Queneau, né au Havre le 21 février 1903 et mort à Paris 13ᵉ le 25 octobre 1976, est un romancier, poète, dramaturge français, cofondateur du groupe littéraire Oulipo.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Le silence est l'ennemi de la poésie. Libérez votre voix, comme Baudelaire dans un jardin des mots.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Pour un art poétique

Cassandre Sort des Planches