Ah ! le cours de mes ans…

Ah ! le cours de mes ans ne peut que faire envie :
Je ne maudirai pas le jour où je suis né.
Si Dieu m’a fait souffrir, il m’a beaucoup donné,
Je ne me plaindrai pas d’avoir connu la vie.

De la félicité que j’avais poursuivie
Le trop vaste horizon s’est aujourd’hui borné,
J’attends, calme et rêveur, ce qui m’est destiné ;
Qu’importe l’avenir ? mon âme est assouvie.

L’arbre de ma jeunesse était ambitieux,
Fou d’espoir et de sève, hélas ! et les orages,
Secouant sa verdure, en ont semé les cieux…

Mais le doux souvenir est le glaneur des âges,
Et l’oubli n’a jamais si bien tout effacé
Qu’il ne reste une fleur dans le champ du passé.

Epaves

Voter pour ce poème!

René-François Sully Prudhomme Apprenti Poète

Par René-François Sully Prudhomme

René Armand François Prudhomme, dit Sully Prudhomme, né à Paris le 16 mars 1839 et mort à Châtenay-Malabry le 6 septembre 1907, est un poète français, premier lauréat du prix Nobel de littérature en 1901.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Chaque commentaire est une étoile dans notre ciel poétique. Brillez avec le vôtre.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Ballade de la ruine

Les tabourets