La passe

Deux mondes s’abouchent ici. Pour ici monter, quels obstacles ! quelle refoulée des caravanes ! quels gains répétés ! quels espoirs !
M’y voilà, dis-tu ? Souffle. Regarde : à travers l’arche de la Longue-Muraille, toute la Mongolie-aux-herbes déploie son van au bord de l’horizon.
C’est toutes les promesses : la randonnée, la course en plaine, l’ambleur à l’étape infinie, et l’évasement sans bornes, et l’envolée, la dispersion.
o
Tout cela ? Oui. Mais regarde une fois en arrière : l’âpre montée, le rocailleux désir, l’effort allègre et allégeant.
Tu ne le sentiras plus, la Passe franchie. Ceci est vrai.

Voter pour ce poème!

Victor Segalen Apprenti Poète

Par Victor Segalen

Né à Brest en 1878, médecin de marine, archéologue, critique d'art, Victor Segalen est avant tout poète. Pour lui, vivre, voyager et écrire ne font qu'un. Sa vie est marquée par le mystère : écrivain du secret, il en protège l'intimité et meurt à quarante et un ans dans la forêt du Huelgoat, d'une mort aussi insolite que son oeuvre.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Votre plume est une baguette magique. Enchantez notre forum de poésie.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Sur le chemin de mon enfance

La nuit n’est jamais complète