L’obstacle des mots

Entre la mort et moi, j’ai dressé quelques mots,

que j’ai voulus, la gueule en feu,

comme des chiens qui se disputent l’antilope.

Ils n’ont pas su me protéger.

La mort leur a tendu des sucreries,

et ils se sont couchés, obéissants.

Je vais devoir me battre seul.

La mort peut se montrer clémente.

Aucun langage, aucun vocabulaire

ne nous séparent.

Elle m’attend, au fond de mon jardin.

C’est en silence que j’irai vers elle,

puisque je ne dispose plus

de la moindre syllabe.

Il suffira d’un geste

et d’un sourire un peu crispé.

Votre commentaire est la bougie qui éclaire notre obscurité poétique. Illuminez-nous.

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