La Vie des Morts – La Nature – 11 – Épilogue

Allumés dans la nuit sereine où nous mourons,

Gazons qui fleurissez les humaines reliques,

Vous n’êtes pas encor tout ce que nous serons !
Grands bois debout dans l’ombre où naissent les mystères,

Nuages qui passez, rapides, sur nos fronts,

Sources aux regards lents et doucement austères,

Vous n’êtes pas encor tout ce que nous serons !
Plus haut que la forêt, que la vapeur légère,

Que l’étoile embrasée et que les cieux béants,

S’achemine, au delà des terrestres néants,

Une part de notre âme à nos corps étrangère,
Qui ne subira plus l’injure passagère

Des formes que la Mort prend, rassemble et distend.

— Elle se fait en nous dans l’ombre et nous attend,

Cette part de notre âme à nos corps étrangère !
Elle se fait, en nous, de l’espoir révolté

Qui seul nous faisait vivre et que trahit la vie :

— De tout ce qui laissa notre âme inassouvie

Se forme et croit en nous notre immortalité.
Le trésor de nos vœux perdus grossit sans trêve

Et le flot de nos pleurs jusqu’au ciel est monté :

— Des larmes de l’Amour et des splendeurs du Rêve

Se forme et croit en nous notre immortalité ?

Nohant, 1867.

Voter pour ce poème!

Armand Silvestre Apprenti Poète

Par Armand Silvestre

Découvrez les œuvres poétiques de Armand Silvestre, ou Paul-Armand Silvestre écrivain français, romancier, poète, conteur, librettiste et critique d'art, né le 18 avril 1837 à Paris, mort le 19 février 1901 à Toulouse.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

La poésie est le reflet de l'âme. Laissez votre reflet briller ici.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Olympe leves toy, desja l’aube est levée

La plus simple expression