Hortorum Deus (II)

Hujus nam domini colunt me Deumque salutant.
CATULLE.

Respecte, ô Voyageur, si tu crains ma colère,
Cet humble toit de joncs tressés et de glaïeul.
Là, parmi ses enfants, vit un robuste aïeul ;
C’est le maître du clos et de la source claire.

Et c’est lui qui planta droit au milieu de l’aire
Mon emblème équarri dans un coeur de tilleul ;
Il n’a point d’autres Dieux, aussi je garde seul
Le verger qu’il cultive et fleurit pour me plaire.

Ce sont de pauvres gens, rustiques et dévots.
Par eux, la violette et les sombres pavots
Ornent ma gaine avec les verts épis de l’orge ;

Et toujours, deux fois l’an, l’agreste autel a bu,
Sous le couteau sacré du colon qui l’égorge,
Le sang d’un jeune bouc impudique et barbu.

Recueil : Les Trophées

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José-Maria De Heredia Apprenti Poète

Par José-Maria De Heredia

José-Maria de Hedia, né le 22 novembre 1842 et mort le 3 octobre 1905, est un homme de lettres d'origine cubaine : né sujet espagnol, il a été naturalisé français en 1893. Son œuvre poétique a fait de lui l'un des maîtres du mouvement parnassien.

Poemes José-Maria De Heredia - Découvrez les œuvres poétiques de José-Maria De Heredia

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