Le luth

Sonnet.

Pour le doux ébat que je puisse choisir,
Souvent, après dîner, craignant qu’il ne m’ennuie,
Je prends le manche en main, je le tâte et manie,
Tant qu’il soit en état de me donner plaisir.

Sur mon lit je me jette, et, sans m’en dessaisir,
Je l’étreints de mes bras et sur moi je l’appuie,
Et, remuant bien fort, d’aise toute ravie,
Entre mille douceurs j’accomplis mon désir.

S’il advient, par malheur quelquefois qu’il se lâche,
De la main je le dresse, et, derechef, je tâche
Au jouir du plaisir d’un si doux maniement :

Ainsi, mon bien aimé, tant que le nerf lui tire,
Me contemple et me plaît, puis de lui, doucement,
Lasse et non assouvie enfin je me retire.

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