NaÎt

Lorsqu’on sort le fœtus vivant après le quatrième mois On ne voit qu’une tête énorme et ce terrible cœur qui bat L’être que nul ne veut nommer est tout à coup le seul présent On le ramasse avec le linge et le coton souillés de sang

Le tout jeté au feu du four brûle plus que mille soleils Car d’avorter ou d’enfanter le choix est bien d’une genèse Avec cet être ainsi détruit s’anéantit un univers Ce four qui s’ouvre

brusquement jette un éclat d’apocalypse

Le Soi de même peut choisir entre avorter ou enfanter Ce choix se fait dans un sommeil où rien apparemment n’existe Avant qu’il se sente germer germer ou non a-t-il un sens Juste à fleur de néant pourtant son sourire éternel s’esquisse

Qu’il sourie à son propre songe et sans qu’il sache qu’il sourit Le Soi émerge à la fraîcheur de son haleine sur sa face Qui nouveau-né l’éveille à Soi lèvres gercées quêtant le lait Des nourricières galaxies que goulu de Soi-même il tète

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