Mon coeur est comme un Hérode …

Mon coeur est comme un Hérode morne et pâle,
Un Salomon somptueux, triste et puissant
Qui suit d’un oeil magnifique et languissant
Les ballets infinis dans les hautes salles.

Rêve sans fin, les plus belles ont passé,
Portant des noms si doux qu’ils font chanter l’âme.
Le roi s’ennuie à voir tourner ses femmes,
Roses de feu, les plus chaudes l’ont glacé.

L’archet final sanglote sur la mineure.
C’est une enfant qui danse comme l’on pleure ;
Sous son pas, c’est l’âme même qu’elle effleure :
Elle s’appelle, ô suave, la Pitié.

Et dans son coeur, grand lys dur et solitaire,
Comme une eau fraîche et pure qui désaltère
Le roi sent tomber les larmes de la terre ;
Et s’élançant de son trône d’or altier

Tombe à genoux et baise l’enfant au pied !

Le chariot d’or

Voter pour ce poème!

Albert Samain Apprenti Poète

Par Albert Samain

Albert Samain, né le 3 avril 1858 à Lille et mort le 18 août 1900 à Magny-les-Hameaux, est un poète symboliste français.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Les poètes sont les gardiens des rêves. Rejoignez notre confrérie, comme un Rimbaud moderne, et rêvez avec nous.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Le lendemain

Mais si mon foible corps (qui comme l’eau s’escoule)