Je suis si transporté d’aise et d’étonnement

Je suis si transporté d’aise et d’étonnement
Quand j’entre dans ces bois, les loges éternelles
De Pan et des Sylvains et des Dryades belles,
Qu’oubliant qui je suis, je perds le sentiment.

Puis lorsque je reviens d’un tel ravissement,
Plein d’admiration, par des sentes nouvelles,
Tout ému, je m’égare où mes pensées fidèles
Et mes désirs aimés me mènent doucement.

Je contemple ébahi les pointes verdissantes
De ces bois ombrageux et leurs branches pendantes,
Je me plais dans l’horreur de ces déserts plaisants.

Si mon Soleil luisait toujours dans ces contrées,
Pan, Dryades, Sylvains, par ces ombres sacrées,
Je jure qu’en ces bois je passerais mes ans.

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Par Isaac Habert

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