Ah ! ne me baisez plus, ah ! mon coeur, je me meurs

Ah ! ne me baisez plus, ah ! mon coeur, je me meurs,
Doucement je languis, doucement je me pâme,
Dessus ta lèvre molle erre et flotte mon âme
Saoule de la douceur des plus douces humeurs.

Je la vois qui volète entre les vives fleurs
Et ne craint tes beaux yeux clairs et ardents de flamme ;
Sur ton bord soupirant la cannelle et le bame,
Altérée elle boit au fleuve des odeurs,

Au paradis d’amour elle est ores ravie,
Je ne sais si je suis ou mort ou bien en vie,
Car ce baiser me donne et la vie et la mort.

Cà que je baise encor ces fleurettes écloses,
Ah ne me baisez plus, hé rebaisez encor,
Trop heureux si je meurs sur ces lèvres de roses.

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Par Isaac Habert

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