Saisons brouillées

Quand naissent les fleurs au chant des oiseaux
Ton étrange voix gravement résonne,
Et comme aux échos des forêts d’automne
Un pressentiment court jusqu’en mes os.

Quand l’or des moissons mûrit sous la flamme,
Ton lointain sourire à peine tracé
Me pénètre ainsi qu’un brouillard glacé.
L’hiver boréal envahit mon âme.

Quand saignent au soir les bois dépouillés,
L’odeur de ta main laisse dans la mienne
L’odeur des printemps d’une étoile ancienne,
Et je sombre au fond d’espoirs oubliés.

Estu donc un monde au rebours du nôtre
Changeant et mortel, où je vis aussi ?
Soumis à lui seul, insensible ici,
Si je meurs dans l’un, survivraije en l’autre ?

Je regarderai dans tes yeux ouverts
Quand viendront le froid, la neige et la pluie.
La perdraije encor, mon âme éblouie,
Dans tes yeux brûlants comme les déserts ?

Les amants

Voter pour ce poème!

Léon Dierx Apprenti Poète

Par Léon Dierx

Marais Victor Léon Dierx, né à Saint-Denis de La Réunion le 31 mars 1838 et mort à Paris le 11 juin 1912, est un poète parnassien et peintre français.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Rejoignez notre cercle de poètes, où chaque mot compte, comme dans les vers de Mallarmé.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Souvenir de Jacquemart

Combien de douleurs dans ma vie