Journée d’hiver

Nul rayon, ce matin, n’a pénétré la brume,
Et le lâche soleil est monté sans rien voir.
Aujourd’hui dans mes yeux nul désir ne s’allume ;
Songe au présent, mon âme, et cesse de vouloir.

Le vieil astre s’éteint comme un bloc sur l’enclume,
Et rien n’a rejailli sur les rideaux du soir.
Je sombre tout entier dans ma propre amertume ;
Songe au passé, mon âme, et vois comme il est noir !

Les anges de la nuit traînent leurs lourds suaires ;
Ils ne suspendront pas leurs lampes au plafond ;
Mon âme, songe à ceux qui sans pleurer s’en vont !

Songe aux échos muets des anciens sanctuaires.
Sépulcre aussi, rempli de cendres jusqu’aux bords,
Mon âme, songe à l’ombre, au sommeil, songe aux morts !

Recueil : Les lèvres closes

Voter pour ce poème!

Léon Dierx Apprenti Poète

Par Léon Dierx

Marais Victor Léon Dierx, né à Saint-Denis de La Réunion le 31 mars 1838 et mort à Paris le 11 juin 1912, est un poète parnassien et peintre français.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Laissez la muse vous guider, comme elle l'a fait pour Lamartine. Commentez et émerveillez-nous.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

M. Le Coq

À Alfred Dehodencq