Mon dieu ! que de plaisir il y a de songer !

Mon dieu ! que de plaisir il y a de songer !
J’ai songé cette nuit, ô ma chère maîtresse,
Que je baisais ton sein, que je peignais ta tresse,
Et qu’aux jeux amoureux je me sentais plonger.

Noire Nuit, tu devais cette nuit allonger,
Pour me faire jouir d’une si grand’ liesse.
Aurore, tu devais sommeiller en paresse
Auprès de ton vieillard, sans du lit déloger.

Flanc à flanc, bras à bras, sein à sein, bouche à bouche,
Mollement étendu dessus ta molle couche,
Dormant, il me semblait ton ventre rond presser.

Songe, ton faux me plaît, et ta douce mensonge,
Mais je voudrais trois mois songer ce même songe,
Et puis après, veillant, ma maîtresse embrasser…

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Par Isaac Habert

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