Viens, ma belle Florelle, où l’ombre noir tremblote

Viens, ma belle Florelle, où l’ombre noir tremblote,
Sur les bords mousselus des antres ténébreux.
Il fait trop chaud ici, cherchons les bois ombreux,
Le profond des vallons ou quelque fraîche grotte.

Entrons sous ce rocher, viens tôt que je suçote
Le coral de ta bouche, embrassonsnous tous deux,
Éteignons nos ardeurs, jouissons dans ce creux
De nos douces amours, çà que je te baisote !

Défais ton lacet blanc, montre ton sein à nu,
Mon coeur, embrassemoi, lance dru et menu
Ta langue sur la mienne, hâtetoi, ma chère âme,

Mon dieu, je n’en puis plus ! De plaisir je me pâme,
Las ! mon âme s’enfuit, puisque tu meurs aussi,
Mourons lèvre sur lèvre, heureux qui meurt ainsi !

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Par Isaac Habert

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