Cogoreto

Halte, voiturin ! Je veux, au rivage,
Suivre ici la route en humble piéton.
Il eut pour berceau cet obscur village,
Celui dont ce mur porte inscrit le nom.

Tout jeune, il venait s’asseoir à la grève,
Perçant l’horizon d’un œil inquiet ;
Puis il s’endormait, et voyait en rêve
Des mondes qu’au loin Dieu lui déployait !

De sa veste alors secouant l’étoffe,
Ses amis, fâchés d’un sommeil trop long,
Lui criaient : Debout ! Viens jouer, Christophe !
A quoi rêves-tu, paresseux Colomb ? —

Plus-tard, sous le sort grande âme inclinée,
On le vit, hélas ! Dans ce même lieu,
Repassant le cours de sa destinée,
De l’oubli des rois faire appel à Dieu !

Au couchant, le soir, tournant la paupière,
Il suivait d’un œil émoussé d’ennui
L’astre qui, là-bas, portait la lumière
Au monde si beau découvert par lui !…

La poésie est le miroir de l'âme. Reflétez la vôtre dans nos commentaires, à la manière de Baudelaire.

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