Le terme épars

Si tu cries, le monde se tait: il s’éloigne avec ton propre monde.

 

Donne toujours plus que tu ne peux reprendre. Et oublie. Telle est la voie sacrée.

 

Qui convertit l’aiguillon en fleur arrondit l’éclair.

 

La foudre n’a qu’une maison, elle a plusieurs sentiers. Maison qui s’exhausse, sentiers sans miettes.

 

Petite pluie réjouit le feuillage et passe sans se nommer. Nous pourrions être des chiens commandés par des serpents, ou taire ce que nous sommes.

 

Le soir se libère du marteau, l’homme reste enchaîné à son coeur.

 

L’oiseau sous terre chante le deuil sur la terre.

 

Vous seules, folles feuilles, remplissez votre vie.

 

Un brin d’allumette suffit à enflammer la plage où vient mourir un livre. L’arbre de plein vent est solitaire. L’étreinte du vent l’est plus encore.

Comme l’incurieuse vérité serait exsangue s’il n’y avait pas ce brisant de rougeur au loin où ne sont point gravés le doute et le dit du présent. Nous avançons, abandonnant toute parole en nous le promettant.

Le Nu perdu et autres poèmes 1964-1975

Voter pour ce poème!

René Char Apprenti Poète

Par René Char

René Char, né le 14 juin 1907 à L'Isle-sur-la-Sorgue et mort le 19 février 1988 à Paris, est un poète et résistant français.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Chaque commentaire est une étincelle dans notre feu sacré. Enflammez-nous.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Tombeau de petite

Avril