Rutebeuf

Que sont mes amis devenus Que j’avais de si près tenus Et tant aimés Ils ont été trop clairsemés Je crois le vent les a ôtés L’amour est morte Ce sont amis que vent me porte Et il ventait devant ma porte Les emporta Avec le temps qu’arbre défeuille Quand il ne reste en branche […] Plus

Même le sot me traite de sot. Maintenant, n’ayant plus de trame, je n’ai plus qu’à filer, et j’ai fort à faire. Dieu n’a pas créé d’âme si insensible qui, à considérer mon martyre, n’oublie que je lui ai causé du tort et du tourment, et n’accepte de dire sans arrière-pensée : « J’oublie tout. […] Plus

Vers le temps que l’arbre s’effeuille, qu’il ne reste aux branches feuille qui ne tombe à terre, terrassé par la pauvreté qui de toutes parts m’assaille en cet hiver qui a bouleversé le cours de ma vie. je commence mon très triste dit par un pitoyable récit. C’est peu d’esprit et peu de mémoire que […] Plus

Renart est mort, Renart est en vie ! Renart est infect, Renart est ignoble ; et pourtant Renart est roi ! Voilà longtemps que Renart fait la loi dans le royaume, il y fait force expéditions à bride abattue, la tête en avant. Le bruit de sa mort avait couru, et je l’avais entendu dire, […] Plus

Renars est mors : Renars est vis ! Renars est ors, Renars est vils : Et Renars règne ! Renars a moult régné el règne ; Bien i chevauche a lasche règne, Col estendu. L’en le devoit avoir pendu. Si com je l’avoie entendu, Mes non a voir : Par tens le porrez bien savoir. […] Plus

En l’an de l’Incarnacion, Uit jors après la nascion Jhesu qui soufri passion, En l’an soissante. Qu’arbres n’a foille, oisel ne chante, Fis je toute la rien dolante Qui de cuer m’aime. Nis li musars musart me claime. Or puis filer, qu’il me faut traime : Moult ai a faire. Diex ne fist cuer tant […] Plus

Ribauds, vous êtes bien à l’aise les arbres dépouillent leurs branches et vous n’avez aucun habit, vous en aurez froid à vos hanches. Qu’ils vous serviraient, les pourpoints et les surcots fourrés à manche ! Vous allez en été si vifs et en hiver si engourdis ! Vos souliers n’ont besoin de graisse : vos […] Plus

Gueux, vous voilà bien lotis ! Les arbres dépouillent leurs branches, et vous n’avez pas de manteau ; aussi aurez-vous froid aux reins. Que vous seriez bien dans un pourpoint ou un surcot à manches fourré ! Vous êtes si allègres en été et en hiver si engourdis ! Vos souliers n’ont pas besoin de […] Plus

Quand je pense à ma folle passion qui n’a rien de raffiné ni d’élevé, — bien ordinaire au contraire, et ordinaire celui qui en est la proie — je gémis sept jours sur sept, et j’ai de quoi. Jamais personne n’a connu détresse pareille à la mienne tout au long de l’hiver j’ai tant œuvré […] Plus

Contre le tens qu’arbre desfueille. Qu’il ne remaint en branche fueille Qui n’aut a terre, Por povreté qui moi aterre. Qui de toutes pars me muet guerre Contre l’yver. Dont moult me sont changié li ver. Mon dit commence trop diver De povre estoire. Povre sens et povre mémoire M’a Diex doné. li rois de […] Plus

En recordant ma grant folie Qui n’est ne gente ne jolie, Ainz est vilaine Et vilains cil qui la demaine. Me plaing set jors en la semaine Et par reson. Si esbahiz ne fu mes hom, Ou’en yver toute la seson Ai si ouvré Et en ouvrant m’ai aouvré Qu’en ouvrant n’ai rien recouvré Dont […] Plus

Ribaut, or estes vos a point : Li aubre despoillent lor branches Et vos n’aveiz de robe point, Si en avreiz froit a voz hanches. Queil vos fussent or li porpoint Et li seurquot forrei a manches ! Vos aleiz en estei si joint Et en yver aleiz si cranche ! Votre soleir n’ont mestier […] Plus