Mon âme est ce lac même …

Mon âme est ce lac même où le soleil qui penche,
Par un beau soir d’automne, envoie un feu mourant :
Le flot frissonne à peine, et pas une aile blanche,
Pas une rame au loin n’y joue en l’effleurant.

Tout dort, tout est tranquille, et le cristal limpide,
En se refroidissant à l’air glacé des nuits,
Sans écho, sans soupir, sans un pli qui le ride,
Semble un miroir tout fait pour les pâles ennuis.

Mais ne sentezvous pas, Madame, à son silence,
A ses flots transparents de luimême oubliés,
A sa calme étendue où rien ne se balance,
Le bonheur qu’il éprouve à se taire à vos pieds,

À réfléchir en paix de bienaimé rivage,
A le peindre plus pur en ne s’y mêlant pas,
A ne rien perdre en soi de la divine image
De Celle dont sans bruit il recueille les pas ?

Voter pour ce poème!

Le poème est un feu qui brûle en nous, alimenté par les mots qui nous touchent. Laissez votre flamme briller en laissant un commentaire

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

S’abonner
Notifier de
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments