Mon âme est ce lac même …

Mon âme est ce lac même où le soleil qui penche,
Par un beau soir d’automne, envoie un feu mourant :
Le flot frissonne à peine, et pas une aile blanche,
Pas une rame au loin n’y joue en l’effleurant.

Tout dort, tout est tranquille, et le cristal limpide,
En se refroidissant à l’air glacé des nuits,
Sans écho, sans soupir, sans un pli qui le ride,
Semble un miroir tout fait pour les pâles ennuis.

Mais ne sentezvous pas, Madame, à son silence,
A ses flots transparents de luimême oubliés,
A sa calme étendue où rien ne se balance,
Le bonheur qu’il éprouve à se taire à vos pieds,

À réfléchir en paix de bienaimé rivage,
A le peindre plus pur en ne s’y mêlant pas,
A ne rien perdre en soi de la divine image
De Celle dont sans bruit il recueille les pas ?

Voter pour ce poème!

Avatar Apprenti Poète

Par Charles Sainte-Beuve

Poemes Charles Sainte-Beuve - Découvrez les œuvres poétiques de Charles Sainte-Beuve

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Dans l'océan des mots, chaque commentaire est une vague de Verlaine. Venez créer votre marée.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

La vigne et la maison (IV)

V… le baigneur