Les menus faits, les mille riens

Les menus faits, les mille riens,
Une lettre, une date, un humble anniversaire,
Un mot que l’on redit comme aux jours de naguère
Exalte en ces longs soirs ton coeur comme le mien.

Et nous solennisons pour nous ces simples choses
Et nous comptons et recomptons nos vieux trésors,
Pour que le peu de nous qui nous demeure encor
Reste ferme et vaillant devant l’heure morose.

Et plus qu’il ne convient, nous nous montrons jaloux
De ces pauvres, douces et bienveillantes joies
Qui s’asseyent sur le banc près du feu qui flamboie
Avec les fleurs d’hiver sur leurs maigres genoux,

Et prennent dans la huche, où leur bonté le cèle,
Le pain clair du bonheur qui nous fut partagé,
Et dont, chez nous, l’amour a si longtemps mangé
Qu’il en aime jusqu’aux parcelles.

Les heures du soir

Voter pour ce poème!

Émile Verhaeren Apprenti Poète

Par Émile Verhaeren

Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d'Anvers, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d'expression française.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Les poèmes sont des échappatoires vers d'autres mondes. Ouvrez une porte, comme le faisait Saint-Exupéry, et entrez.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

La Chauve-souris et les deux Belettes

Nessus