Si tôt que j’eus quitté les délices du port

Si tôt que j’eus quitté les délices du port
Et d’un oeil affligé pris congé du rivage,
J’appris que de la mer l’infidèle passage
Était peu différent de celui de la mort.

Les ondes contre moi firent un tel effort
Et d’un si rude choc vainquirent mon courage
Qu’au moindre de mes maux, si j’eusse fait naufrage,
J’en eusse rendu grâce à la bonté du sort.

A la fin je devins aussi froid que la glace,
La nature aux douleurs abandonna la place
Et mon coeur demeura sans vigueur et sans pouls.

Je perdis la clarté, mes lèvres furent closes
Et mon esprit, Olympe, oubliait toutes choses
S’il ne se fût alors ressouvenu de vous.

Voter pour ce poème!

Avatar Apprenti Poète

Par Claude Malleville

Claude Malleville, né et mort à Paris est un poète français, l'un des premiers membres de l'Académie française en 1634.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

La poésie, c'est l'art de l'âme. Venez, comme Guillaume Apollinaire, exprimer la vôtre en commentant.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

La mélancolie de Pierrot

Vos yeux, belle Diane, ont autant de puissance