Mazurka

Rien ne captive autant que ce particulier
Charme de la musique où ma langueur s’adore,
Quand je poursuis, aux soirs, le reflet que mordore
Maint lustre au tapis vert du salon familier.

Que j’aime entendre alors, plein de deuil singulier,
Monter du piano, comme d’une mandore
Le rythme somnolent où ma névrose odore
Son spasme funéraire et cherche à s’oublier !

Gouffre intellectuel, ouvretoi, large et sombre,
Malgré que toute joie en ta tristesse sombre,
J’y peux trouver encor comme un reste d’oubli,

Si mon âme se perd dans les gammes étranges
De ce motif en deuil que Chopin a poli
Sur un rythme inquiet appris des noirs Archanges.

Motifs poétiques

Voter pour ce poème!

Emile Nelligan Apprenti Poète

Par Emile Nelligan

Émile Nelligan, né le 24 décembre 1879 à Montréal et mort le 18 novembre 1941 dans la même ville, est un poète québécois influencé par le mouvement symboliste ainsi que par les grands romantiques.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Écrivez comme un Verlaine, commentez comme un Hugo, et vous serez un pilier de notre communauté poétique.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

De forlonge

Ein grab in der luft