Il est vray. Je le sçay. Mes Vers sont mesprisez

Il est vray. Je le sçay. Mes Vers sont mesprisez.
Leur cadence a choqué les Galans et les Belles,
Graces à la bonté des Orateurs frisez,
Dont le faux sentiment regne dans les Ruelles.

Ils s’efforcent en vain de ravaler mon prix ;
Et malgré leur malice, aussi foible que noire,
Mon Livre sera leu de tous les beaux Esprits ;
Et, plus il vieillira, plus il aura de Gloire.

Tant qu’on fera des Vers, les miens seront vivans ;
Et la Race future, équitable aux Sçavans,
Dira que j’ay connu l’Art qui fait bien Escrire.

Elle n’aymera pas l’impertinent caquet
Des Eloquens fardez que nostre siecle admire,
Et qui luy font porter le tiltre de Coquet.

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