D’un outrageux combat la fortune et l’amour

Sonnet VII.

D’un outrageux combat la fortune et l’amour
Me veulent ruiner et me veulent bien faire :
L’amour me veut aider, et fortune contraire
Le brouille en le trompant de quelque nouveau tour.

L’un fit dedans les yeux de Diane séjour,
Luy embrasa le coeur et l’âme debonnaire,
L’autre luy opposa une troupe adversaire
De malheurs pour sa mort, et pour mon dernier jour.

Diane, assiste moy, nostre perte est commune,
Faisons rompre le col à l’injuste fortune,
Inconstance, fascheuse, et qui nous a trahis.

Combattans pour l’amour, c’est pour nous, ma maistresse,
Loge le dans mon coeur et au tien, ma Déesse,
Qu’il ait passages forts, la langue et le pais.

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Théodore Agrippa d'Aubigné Apprenti Poète

Par Théodore Agrippa d'Aubigné

Théodore Agrippa d’Aubigné, né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, en Saintonge, et mort le 9 mai 1630 à Genève, est un homme de guerre, un écrivain controversiste et poète baroque français.

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Diane, ta coutume est de tout déchirer

En un petit esquif éperdu, malheureux