C’est l’hiver

Victor Hugo
par Victor Hugo
1 vues
0.0

C’est l’hiver. Ô villes folles,
Dansez ! Dans le bal béant
Tourbillonnent les paroles
De la joie et du néant.

L’homme flotte dans la voie
Où l’homme errant se perdit ;
En bas le plaisir flamboie,
En haut l’amour resplendit.

Le plaisir, clarté hagarde
Du faux rire et des faux biens,
Dit au noir passant : Prends garde !
L’amour rayonne et dit: Viens !

Ces deux lueurs, sur la lame
Guidant l’hydre et l’alcyon,
Nous éclairent ; toute l’âme
Vogue à ce double rayon.

Mer ! j’ai fui loin des Sodomes ;
Je cherche tes grands tableaux ;
Mais ne voit-on pas les hommes
Quand on regarde les flots ?

Les spectacles de l’abîme
Ressemblent à ceux du cour ;
Le vent est le fou sublime,
Le jonc est le-nain moqueur.

Comme un ami l’onde croule ;
Sitôt que le jour s’enfuit
La mer n’est plus qu’une foule
Qui querellé dans la nuit ;

Le désert de l’eau qui souffre
Est plein de cris et de voix,
Et parle dans tout le gouffre
A toute l’ombre à la fois.

Que dit-il ? Dieu seul recueille
Ce blasphème ou ce sanglot ;
Dieu seul répond à la feuille,
Et Dieu seul réplique au flot.

Victor Hugo

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Victor Hugo

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Les poètes sont les gardiens des rêves. Rejoignez notre confrérie, comme un Rimbaud moderne, et rêvez avec nous.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.