À Madame M. N. (I)

Sonnet.

Quand, par un jour de pluie, un oiseau de passage
Jette au hasard un cri dans un chemin perdu,
Au fond des bois fleuris, dans son nid de feuillage,
Le rossignol pensif a parfois répondu.

Ainsi fut mon appel de votre âme entendu,
Et vous me répondez dans notre cher langage.
Ce charme triste et doux, tant aimé d’un autre âge,
Ce pur toucher du coeur, vous me l’avez rendu.

Était-ce donc bien vous ? Si bonne et si jolie,
Vous parlez de regrets et de mélancolie.
– Et moi peut-être aussi, j’avais un coeur blessé.

Aimer n’importe quoi, c’est un peu de folie.
Qui nous rapportera le bouquet d’Ophélie
De la rive inconnue où les flots l’ont laissé ?

Vos mots sont des étoiles dans notre nuit poétique. Allumez notre firmament.

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