Le messager

Qui veut avoir vue sur la vision met son œil dans sa poche

Hors du champ lumineux des êtres et des choses rien ne demeure, et le temps réinvente ses ruines

La présence unit le doute au songe

L’amour est là sur le ciel de nos corps

Spectre d’une mémoire à venir, est-ce une buée de sable l’illusion d’un aimant ou des lèvres calcinées?

La clarté murmure

d’exil en exil

entre des pierres plus égarées

que des étoiles

Mise à sac des ténèbres et du vent

L’aube attend d’un voile l’autre l’envol d’un oiseau

Partir

c’est revivre un peu le cœur plus grand que les yeux

La vie comme reflet d’eau de source sur la peau vive du regard

A la lisière on cherche une aile déchirée

Jusqu’à quitter son calque et son trouble

Empreinte de l’absence où nidifie l’éclair, l’orage s’est mis à l’ancre d’un grand rêve éveillé

Jeu du destin

et du vide

ô visage de poussière

entre visible et feu

Ce ne sont que traces du bord de l’énigme qu’oracles de dieux fous

Comme une ombre

parfois

sait éclairer la nuit

Personne ne tient la frontière qui mène du signe au songe

Nul passeur n’accompagne le passage ni l’oubli où vient se disperser le masque des chimères

Le souffle effleure une image qui hante et le givre et le sel

Du miroir il ne reste qu’une trame désertée

Après ce mirage il en est un autre en creux sur l’horizon

On y place un refuge, l’espace peut-être de gestes limpides de pensées sans bagage

En ce pays l’éphémère garde le goût des fées

Rien n’existe vraiment

sinon le halo

d’une bouche lointaine

Créature d’air à la démarche trouée l’accidentel couvre tes épaules de cendres

Tu es le corps de ton exil sans nom sans descendance, le chemin que tu suis t’éloigne infiniment

Regard

où l’errance

s’enracine

Le messager de la lumière s’est brûlé pour une ombre

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Nérée Beauchemin Apprenti Poète

Par André Velter

André Velter, né le 1ᵉʳ février 1945 à Signy-l'Abbaye dans les Ardennes, est un poète, essayiste, chroniqueur et homme de radio français, même s’il ne se reconnaît qu’une seule qualité : celle de « voyageur ».

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J’ay tant vescu, chetif, en ma langueur

Il n’est pas un instant