La Bénédictine

Elle était au couvent depuis trois mois déjà,
Et le désir divin grandissait dans son être,
Lorsqu’un soir, se posant au bord de sa fenêtre,
Un bel oiseau bâtit son nid, puis s’y logea.

Ce fut là qu’il vécut longtemps et qu’il mangea.
Mais, comme elle sentait souvent l’ennui renaître,
La soeur lui mit au cou par caprice une lettre…
L’oiseau ne revint plus, elle s’en affligea.

La vieillesse neigeant sur la Bénédictine
Fit qu’elle rendit l’âme, une nuit argentine,
Les yeux levés au ciel par l’extase agrandis :

Or, comme elle y montait, au chant d’un choeur étrange,
Elle vit, demandant sa place en paradis,
L’oiseau qui remettait la lettre aux mains d’un Ange !

Dans notre jardin de vers, chaque commentaire est une fleur unique, à la manière de Villon. Plantez la vôtre.

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