Fantaisie

Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air trèsvieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.

Or, chaque fois que je viens à l’entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C’est sous Louis treize; et je crois voir s’étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,

Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;

Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que dans une autre existence peutêtre,
J’ai déjà vue… et dont je me souviens !

Odelettes

Voter pour ce poème!

Gérard de Nerval Apprenti Poète

Par Gérard de Nerval

Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval, est un écrivain et un poète français, né le 22 mai 1808 à Paris, ville où il est mort le 26 janvier 1855.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Soyez le soleil de notre poésie, brillez sur nos pages avec vos mots chaleureux.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

La pucelle

Papier buvard