Je te vois anxieuse et belle de pâleur

Je te vois anxieuse et belle de pâleur ;
Le sang fiévreux afflue et palpite à tes tempes.
Ferme les yeux, prendsmoi plus près de toi, sois tendre,
Et que ma chair se fonde à ta bonne chaleur.

La force du désir gonfle ta gorge en fleur ;
Un sanglot fait mourir tes caresses plus lentes,
Et le bruit de nos coeurs tombe au fond du silence.
Mes lèvres à tes cils cherchent le sel des pleurs ;

Un grillon chante, l’âtre est noir, la lampe éteinte.
Tu m’attires vers toi dans un demisommeil
Et mon baiser t’arrache une amoureuse plainte.

L’heure, comme un ruisseau dans les herbes, s’écoule ;
Et je rêve d’un seuil accablé de soleil
Où le fidèle essaim des colombes roucoule.

Le coeur solitaire

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