Sonnet (I)

Je n’ay plus que les os, un squelete je semble,
Decharné, denervé, demusclé, depoulpé,
Que le trait de la mort sans pardon a frappé ;
Je n’ose voir mes bras que de peur je ne tremble.

Apollon et son fils, deux grands maistres ensemble,
Ne me sçauroient guerir, leur mestier m’a trompé ;
Adieu plaisant soleil ! mon œil est estoupé,
Mon corps s’en va descendre où tout se desassemble.

Quel amy me voyant en ce poinct dépouillé,
Ne remporte au logis un œil triste et mouillé,
Me consolant au lict, et me baisant la face,

En essuyant mes yeux par la mort endormis ?
Adieu, chers compagnons ! adieu, mes chers amis !
Je m’en vay le premier vous préparer la place.

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Pierre de Ronsard Apprenti Poète

Par Pierre de Ronsard

Pierre de Ronsard, est un des poètes français les plus importants du XVIᵉ siècle. « Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard est une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance.

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L’an se rajeunissait en sa verte jouvence

Ô ma douce moitié