Les deux chutes

Sonnet.

D’un seul mot, pénétrant comme un acier pointu,
Vous nous exaspérez pour nous dompter d’un signe,
Sachant que notre cœur s’emporte et se résigne,
Rebelle subjugué sitôt qu’il a battu.

Triomphez pleinement, ô femmes sans vertu,
De notre souple hommage à votre empire indigne !
Quand vous nous faites choir hors de la droite ligne,
Tombés autant que vous, nous avons plus perdu :

Que dans vos corps divins le remords veille ou dorme,
Il laisse intacte en vous la gloire de la forme,
Car, fût-elle sans âme, Aphrodite a son prix !

Vos yeux, beaux sans l’honneur, peuvent régner encore,
Mais le regard d’un homme, au souffle du mépris,
Perd toute la fierté qui l’arme et le décore.

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René-François Sully Prudhomme Apprenti Poète

Par René-François Sully Prudhomme

René Armand François Prudhomme, dit Sully Prudhomme, né à Paris le 16 mars 1839 et mort à Châtenay-Malabry le 6 septembre 1907, est un poète français, premier lauréat du prix Nobel de littérature en 1901.

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