La Chanson de ma Mie

Or, voyez qui je suis, ma mie.

Alfred de Musset.

L’eau, dans les grands lacs bleus

Endormie,

Est le miroir des cieux :

Mais j’aime mieux les yeux

De ma mie.
Pour que l’ombre parfois

Nous sourie,

Un oiseau chante au bois :

Mais j’aime mieux la voix

De ma mie.
La rosée, à la fleur

Défleurie

Rend sa vive couleur :

Mais j’aime mieux un pleur

De ma mie.
Le temps vient tout briser.

On l’oublie.

Moi, pour le mépriser,

Je ne veux qu’un baiser

De ma mie.
La rose sur le lin

Meurt flétrie ;

J’aime mieux pour coussin

Les lèvres et le sein

De ma mie.
On change tour à tour

De folie :

Moi, jusqu’au dernier jour,

Je m’en tiens à l’amour

De ma mie.
Mars 1845.

Voter pour ce poème!

Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

La poésie a besoin de vos mots pour s'épanouir. Participez à notre jardin de vers.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Le ménétrier

Fierté, pardonne-moi !