J’eusse été citoyen de quelque république

J’eusse été citoyen de quelque république
Songe de Pythagore, oeuvre d’un Dorien,
Harmonieux état réglé par la musique,
Où la loi se conforme au rythme aérien.

Puis, dans une agora, j’aurais avec ivresse
Admiré longuement les poses et les sons
De ces beaux orateurs dont la phrase caresse
L’oreille inattentive aux rigides leçons,

Et devant la tribune, étendu sur le stade,
J’aurais senti descendre à moi, sous un ciel clair,
Le flot sonore et pur qu’épanche Alcibiade,
Et monter le murmure éloquent de la mer.

Ô la vie adorable, élégante et facile !
Du lierre sur le front, des myrtes dans les mains,
Les jardins embaumés où le sage s’exile,
Et l’accueil de la flûte au détour des chemins !

Ainsi, franc de remords, étranger à la plainte,
De mon droit au bonheur fermement convaincu,
Un jour je serais mort sans regret et sans crainte,
Harmonieusement, comme j’aurais vécu !

Poèmes de la révolution

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Par Emmanuel Des Essarts

Emmanuel des Essarts, né le 5 février 1839 à Paris et mort le 17 octobre 1909 à Lempdes-sur-Allagnon, est un poète et professeur d'université français. Il a utilisé le nom de plume de Georges Marcy pour des articles dans la Revue fantaisiste.

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