Mais qui vous meut, Seigneur …

Mais qui vous meut, Seigneur, de sortir à cette heure ?
De passer ce torrent ? de gravir sur ce mont ?
De revoir ce jardin où l’Apostre parjure
Conduit mille assassins pour vous faire un affront ?

Vous fuites l’autre jour pour ne voir vostre front,
Ceint du bandeau Royal : maintenant on conjure
De vous assassiner, et vous estes si prompt
D’aler pour recevoir une mortele injure.

Ô douxforçant amour, que ton pouvoir est fort
Ny l’effroy des tormens, ny l’horreur de la mort
Ne peuvent arrester cet amoureux courage.

Mon Roy, puis que pour moy vous courez au trespas,
Faites que vostre grace à ce coup m’encourage,
Et me donne pouvoir de talonner vos pas.

Théorèmes

Voter pour ce poème!

Avatar Apprenti Poète

Par Jean De La Ceppède

Jean de La Ceppède, seigneur des Aygalades, né en 1548 ou 1550 et mort à Avignon le 21 juillet 1623, originaire de Marseille, est un poète et magistrat français.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Dans l'océan des mots, chaque commentaire est une vague de Verlaine. Venez créer votre marée.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Académie Royale de Musique

Fut-il jamais douceur de coeur