La douceur d’un amoureux

Je ne voie rien qui ne me refigure
Ce front, cet œil, ce cheveu jaunissant,
Et ce tétin en bouton finissant,
Bouton de rose encor en sa verdure.

Son beau sourcil est la juste vouture (*)
D’un arc Turquois, et le rayon hissant
Du point du jour est son œil languissant,
Son sein, le sein qui surpasse nature.

Quand j’oy (*) le bruit des argentins ruisseaux,
Je pense ouïr mille discours nouveaux,
Qu’Amour compose en sa bouche de basme (*).

Si c’est le vent, il me fait souvenir
De la douceur d’un amoureux soupir,
En soupirant qui me vient piller l’âme.

* Vouture : Voûte, arcade.
* J’oy : Entendre, écouter.
* Basme : Baume.

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