Adieux à la poésie

Allons, ange déchu, ferme ton aile rose ;
Ôte ta robe blanche et tes beaux rayons d’or ;
Il faut, du haut des cieux où tendait ton essor,
Filer comme une étoile, et tomber dans la prose.

Il faut que sur le sol ton pied d’oiseau se pose.
Marche au lieu de voler : il n’est pas temps encor ;
Renferme dans ton coeur l’harmonieux trésor ;
Que ta harpe un moment se détende et repose.

Ô pauvre enfant du ciel, tu chanterais en vain
Ils ne comprendraient pas ton langage divin ;
À tes plus doux accords leur oreille est fermée !

Mais, avant de partir, mon bel ange à l’oeil bleu,
Va trouver de ma part ma pâle bienaimée,
Et pose sur son front un long baiser d’adieu !

Espana

Voter pour ce poème!

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Chaque commentaire est une boussole dans notre univers poétique. Orientez-nous.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments