Tatouage des regards

Yeux accrochés à leur haut pédoncule hypertrophié yeux

d’anacardier et pus de tannin sur moi braqués comme un

regard de mauvais fruit comme des mouches d’abattoir

comme une barbe de justicier

certes je suis du monde l’être le plus percé

chaque homme qui me rencontre s’adjugeant le droit de

me planter un clou au hasard de ma tête de mon cœur de

mes mains de mes yeux

mais ma grande joie est de tromper les coups : férocité de mon intimité là où ils pensaient trouver le vide – vide sable et friable bois de termite au lieu de l’aubier qu’à volonté non saisonnière je me fabrique –

Penaude en est leur ancre

cependant que fait le gros dos et roucoule mon encre qui remonte encore en sève à la surface me donner une couleur où commodément attendre et surprendre (dans cette forêt où il faut être bête comme
Christ et chou pour être crucifié) l’imbécillité des coups de larrons des clous toujours à l’affût

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