Les petits arbres

Malingres, laids, tendant de longs bras d’araignées,
Le corps cerclé de linge et les pieds dans du fer,
A deux pas des maisons, sans espace, sans air,
Les petits arbres vont en bandes alignées.

Ils sont libres de croître aux places assignées ;
On les garde de la chaleur et de l’hiver.
Ils ont sur eux le ciel des villes, jamais clair,
Toujours morne, et qui sied aux poses résignées.

L’été, quand l’air profond s’exhale dans la nuit,
Peut-être que de loin, des bois natals, un bruit,
Une voix leur parvient qui leur parle sans haine :

« Qu’êtes-vous devenus, ô nos frères bannis,
Platane au tronc d’argent, orme rude, et toi, chêne,
Abrités mais captifs, tranquilles mais sans nids ? »

Voter pour ce poème!

Albert Mérat Apprenti Poète

Par Albert Mérat

Albert Mérat, né le 23 mars 1840 à Troyes et mort le 16 janvier 1909 en son domicile dans le 14 arrondissement de Paris, est un poète français.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Vos commentaires sont le carburant de notre inspiration. Alimentez notre feu poétique.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Billet à Whistler

Frontispice